mercredi 31 octobre 2007

Journal de bord parisien

Mercredi ! Voilà le troisième jour que Paris nous émerveille, Mon Tout, moi-même et les deux grands.

Arrivés sous une pluie battante, nous sommes allés chercher refuge au Louvre, histoire de vivre quelques têtes-à-têtes à couper le souffle. Bouche bée devant la statue du roi Sargon II, les momies égyptiennes, la Vénus de Milo...
Nous n'avons arpenté que le dixième de ce coffre à trésor mais c'est décidé, à chaque venue à Paris, nous rendrons visite au Louvre.
Les deux enfants ont bravement affronté la cohue, les dédales de salles, les escaliers qui montent et qui descendent avant de conclure à la beauté du lieu mais aussi à la nécessité de préserver leur capital pied !

Sage décision, ont-ils répété le lendemain, alors qu'il avalaient les quelques cinq-centaines de marches, qui nous ont propulés au deuxième étage de la Tour Eiffel !

Douce lumière tamisée, aujourd'hui, au coeur du Museum d'Histoires Naturelles. La Grande Galerie de l'Evolution, avec ses classifications animales. Les petites mains de Mon Second, qui ne peuvent se retenir de toucher, caresser poils et plumes. Et le regard sérieux de Mon Premier :
- Alors, quel animal as-tu préféré ?
- Je cherche dans ma tête, parce qu'ils étaient tous beaux... Je crois que je les tous préférés... Ah si peut-être -légèrement affecté- la perruche cornue parce que elle était dessinée sur mon ticket et que c'est une espèce menacée.

D'ailleurs, mes deux grands, chipoteurs sur beaucoup de sujets, ont trouvé un terrain d'entente : lorsqu'ils seront grands, ils auront leur propre musée et seront collectionneurs ! Lorsque je repense aux nombres de cailloux, noyaux, bouchons de compotes à boire, brindilles et autres... qui occupent leurs chambres, je n'ai aucun mal à les prendre au sérieux !

samedi 27 octobre 2007

Tout un art

Il fut un temps où j'étais étudiante ; où Racine, Montaigne et Rimbaud, invités de choix, peuplaient mes soirées studieuses. Ma maîtrise en poche, je les ai délaissés -avec regret- pour le monde moderne des communications et de l'information. Les Lettres restaient mon premier amour mais la sphère des entreprises privées me fascinait bien davantage.

Il fut un temps où la vie professionnelle me grisa. Tailleur et dossiers sous le bras, j'élaborais, créais, argumentais... le tout avec l'excitation de la nouveauté.

Mon Tout a heurté ma bulle, s'est imposé. Sa silhouette s'est superposée à la mienne, avec inquiétude et délice. Nous ne faisions plus qu'un. Ecrire notre propre histoire ; construire notre château de sable et de coquillage ; l'éclairer d'éclats de rire frais et enfantins...

Il fut un temps où le projet famille écrasa la chimère travail. Reléguées aux oubliettes les semaines de labeur de folie ! Je suis retournée à ma table d'étude pour replacer ma charrue dans le sillon familial et j'ai inscrit sur ma plaque "enseignante et fière de l'être".
J'ai goûté aux (grandes) joies et (petites) peines de mon nouveau métier, de façon quelque peu chaotique, entrecoupée de naissances...

A présent, je ne suis plus rien de tout ça. Depuis l'arrivée de Mon Quatrième, j'ai rangé manuels et cahiers d'écoliers. Pour quelques temps incertains, je suis Maman à temps plein. Tout un art. Peut-être le plus ardu et le plus ambitieux. Chaque jour, je m'y adonne avec enthousiasme. Je sème mes valeurs, mes idéaux, mes partis-pris, au beau fixe et sous mauvais temps, je sème inlassablement...

Ceci explique cela, ainsi que l'omniprésence de mes chères têtes blondes tout au long de ces billets. Forcément, cela frôle l'incontournable, mais que l'on se rassure ! Je conserve encore quelques autres centres d'intérêt et... telle que je me connais..., je ne pourrais pas m'empêcher de les faire partager !

Complainte nocturne

Un cri. Lançé par un hibou du haut de son vieux chêne ? A moins que ce ne soit une complainte... Celle d'un gentil ménestrel, absorbé d'amour et de musique... La note tient ; elle ne cille pas, lancinante et tonique tout à la fois.

Mes oreilles ne veulent pas entendre. C'est comme cela. Le coeur a beau commander, raisonner, gourmander. C'est comme cela. Closes, les sourdes oreilles.
Bassement, mon corps se fait complice, il implore : c'est bien trop froid, trop nuit dehors, à la frontière de ce lit doux et tiède, longuement tissé de bien-être au creux de Mon Tout et de la couette.

Petit cri ténu et têtu réussit à se frayer un passage, franchissant oreilles et corps endormis, un passage jusqu' à mon coeur. Mon coeur, qui, hélas, en est le prisonnier, le dévoué serviteur pour encore de nombreuses années et peut-être même l'éternité.

Maugréant, frissonnant, les yeux à moitié-fermés, je me lève et je m'en remets à mes pieds, qui, messagers dociles, me guident jusqu'à la poignée d'une porte. Mes doigts actionnent, le pont-levis bascule, mon buste se ploie, mes mains tatônnent, rencontrent, assurent leur prise et la ramènent à l'essentiel, au vital. Contre mon sein, je te serre Petit Homme de dix mois, je te berce contre les entrelacs du sommeil, je te rassénère, t'apaise, te murmure quantités de mots doux sans queue ni tête. Et son contre son, le tien cède et se fait souffle. Tu te rendors, mon aimé et moi avec.

jeudi 25 octobre 2007

Peuchère !

C'est incroyable à quel point la différence de conception de vie peut déranger. Je m'en suis aperçue à l'occasion de ma quatrième grossesse.

Enceinte depuis début mars (dernier), je suis partie en vacances fin juin avec un ventre correct -jusqu'à cinq mois, mes grossesses ne se voit pas- sans prendre la peine de clamer haut et fort dans tout le village de 5000 âmes où nous habitons qu'il y avait "un polichinelle dans mon tiroir" (je déteste cette expression!).

Donc, lorsque au bout de deux mois, nous avons refait surface pour la rentrée des classes, je suis apparue des plus suspectes. Je voyais les visages se plisser, les yeux se contorsionner et les fronts se rider, avec l'air de ne pas avoir l'air ; tout l'art de s'attarder sur mon ventre sans le montrer.

La palme de l'indiscrétion ayant été remportée haut la main par la poissonnière du village au cours d'un numéro de charme exécuté dans son magasin sous les regards incrédules de Mon Premier accompagné de sa Mamie Yo :

-Mon Premier : "Dis Madame, ton mari, il est pêcheur ??

-
La poissonnière, le regardant à peine et avec un fort accent du sud : Mais oui, mon petit, sinon comment voudrais-tu que je les vende ces poissons !

Pui
s se tournant rapidement vers Mamie Yo : dites, je voulais vous demander, votre belle-fille, elle ne serait pas enceinte ???

-
Mamie Yo : ????

- L
a poissonnière : parce que je me disais en la regardant "sois elle a gardé du ventre de sa précédente grossesse (parce que, il est encore bien petit le troisième), soit elle est enceinte !

-
Mamie Yo, extrêmement mal à l'aise : euh, oui, oui, elle est enceinte.

-
La poissonnière : et bé, elle ne va pas s'ennuyer avec tous ces petits. Quel âge ça lui fera le troisième à la naissance du bébé ? 18 mois ! Peuchère !
Enfin, il ne reste plus qu'à espérer que ce soit la fille... !"

N
ous avons ri comme des fous en entendant cette anecdote, qui a fait le tour de la famille et des amis, avé l'accent s'il vous plait.

Cependant, après beaucoup (trop) d'autres réflexions de ce genre, j'ai senti réellement mon sens de l'humour s'amenuiser et afin de sauvegarder ma légèreté légendaire, je dégainais mes petites pancartes imaginaires "toujours prêtes" à esquiver les sempiternels coups bas !

- Oui, je suis enceinte !
- Oui, c'est voulu !
- Oui, nous sommes très heureux !
- Oui, c'est le quatrième en 6 ans !
- Oui, c'est ENCORE un garçon !

Cela me permettait de répondre avec sourire et courtoisie à toutes ces personnes horrifiées et choquées que l'on puisse prendre du plaisir à fonder, élever et s'épanouir avec une famille nombreuse....

Impatience

J'ai une nature impatiente. Lorsque j'ai décidé quelque chose, j'aime que cela arrive immédiatement, sans délais. La plupart du temps, au cours de mon existence de jeune femme trentenaire, les arbres ont bien voulu ployer du bon côté, obéissant docilement au souffle de mes désirs...
Tant mieux...

Sinon, qu'aurais-je fait ? Il m'est arrivé de me mettre dans des rages folles, de m'en réveiller la nuit et d'en pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me rappelle d'une fois, début de notre relation avec Mon Tout. Je le voulais tout de suite, maintenant, à moi. Amoureuse. Mon Tout l'était aussi -il me l'a maintes et maintes fois assuré depuis...- mais plus frileux, plus lent, plus homme aussi.

Face à sa volonté d'attendre un peu pour emménager avec moi, je me souviens être rentrée chez moi furieuse, avoir élaboré des plans machiavéliques pour le faire souffrir le dixième de ce que j'endurais et finalement ce ne n'est pas tout cela qui m'a permis de "gagner"... C'est la douceur et l'attention et la gentillesse qui ont fait fléchir Mon Tout !

Tout cela pour dire, que, maintenant bloggeuse depuis un mois, je suis impatiente, terriblement impatiente d'avoir un petit message d'une tierce personne, qui aurait eu la bonté de lire mes billets doux !

Mais pour cela, encore faut-il se faire connaître et il est vrai, que mises à part mes visites quotidiennes à Grande Dame (que j'ai découverte par hasard et que j'aime bien lire), je ne me suis pas vraiment manifestée...

Peut-être faudrait-il commencer par ça ?!

Exagération ?

Après le déjeuner, lorsque Mon Second retourne en classe, il commence par aller se reposer une demi-heure avec sa classe de Grande Section pour écouter des histoires ou de la musique allongé sur un petit matelas.

Juste avant ce petit moment paradisiaque -je vois cela de mon point de vue de femme affairée-, passage obligatoire aux toilettes collectives.
Pudiquement, j'attends mon fils à l'extérieur, où se trouvent déjà quelques mamans dans la même situation.

-Mon Second (avec une grosse voix) : Maman , maman !
-Oui, mon chéri ?
-Tu sais, Maman, je commence à avoir des poils sur le zizi !
L
es discussions des autres mamans cessent soudainement et elles me regardent avec un air mi-intéressé, mi-interloqué.
-Mon second, reprenant de plus belle : Et tu sais, Maman, mes poils, et ben, ils sont longs comme ça

Et
joignant le geste à la parole, il illustre ses propos en écartant son index et son pouce.
Si mes notions de métrage sont bonnes, cela doit bien faire 5 cm environ. Mon Second a une facheuse tendance à l'exagération, cela semble une fois de plus évident ... et j'éclate de rire.

Mais Mon Second n'a pas fini. Il secoue la tête comme lorsqu'il a quelque chose de très important à nous apprendre :
- Et tu sais Maman, ceux de Papa, ils sont longs comme ça :
A
ce moment Mon Second écarte les bras de toutes ses forces et avoisine le mètre !

Toutes les mamans se joignent à moi pour rire mais ... dans le regard de certaines, j'ai lu.... si, si... de l'incrédulité... ("et si c'était vrai ???").


mercredi 24 octobre 2007

Introspection

Aujourd'hui, mercredi, jour des petits. Quatre garçons à la maison, un grognon, un (très) dynamique, un (très) fatigué, un bébé. Une maman, qui pense profiter davantage de la vie en se couchant tard, le crépuscule ayant l'intérêt de lui appartenir. Mais gare aux lendemains qui déchantent ! Un peu fatiguée, je me sens...

Une grande respiration.

J'avale du tout doux, du positif... Que vois-je ?

Lire au lit sous la couette,
Parler à batons rompus avec mes copines, de tout, de rien, de nous et de demain,
Marcher dans la nature avec mon homme,marcher, marcher, marcher
Respirer les herbes sauvages et aromatiques avec une préférence pour le serpolet et le romarin,
Etre à une réunion de famille ou une soirée entre amis, très nombreux, très touffus, très informels et papillonner de l'un(e) à l'autre, rire aux éclats, échanger,
Aller dans un magasin de mets ou de décoration raffiné, observer, m'apaiser, m'élever,
Transpirer en faisant du sport, libérer toute mon énergie, tenir le challenge, être fière d'y arriver,
Gagner lorsque je m'implique et que je donne de moi..

Parfois, j'aimerais tout inverser, être active, impliquée.
Mais je sais aussi que c'est en développant nos forces que l'on s'épanouit. Il faut laisser la rivière libre de son courant.

lundi 22 octobre 2007

Souvenir de nature

La nature peut être douce, chaude et accueillante mais je l'ai pourtant souvent trouvée hostile, rude et sauvage.
Cela vient peut-être du fait que la nature que j'ai fréquentée pendant bien longtemps était une nature indomptée...

Lorsque j'avais trois ans environ, mes parents ont acheté une vieille bâtisse dans le massif central, région des volcans d'Auvergne, enclavée, arriérée dans ses pratiques d'agriculture et ses modes de vie... mais tellement authentique, fière avec ses forêt d'épineux, dessinée de creux et de bosses (nous, les enfants, avions tous de bons mollets dus à la pratique intensive du vélo, sans vitesse s'il vous plaît !), tellement froide en hiver et enfin accorte en juillet.

Nous passions la plupart de nos vacances là-bas, menant une vie bohème, livrés à nous-mêmes pendant que nos parents et bien souvent beaucoup d'amis, retapaient la maison et refaisaient le monde.

Je garde de ces années d'enfance des souvenirs heureux et magnifiques. Je me sentais libre et insouciante -mais peut-être était-ce juste la quintessence de l'enfance ?

L'un de nos jeux préférés s'appelait "l'alpinisme". Il consistait à passer à la queue-leu-leu dans des endroits plus inaccessibles les uns que les autres, une façon certainement de tester notre vaillance, notre sang-froid, notre cohésion.
Nous étions passés sous une souche, puis avions longé un mur hérissé et maintenant nous étions face à cette toute petite fenêtre. Il nous fallait absolument la traverser et nous retrouver en bas. Elle me paraissait haute cette fenêtre. Il y avait un arbre juste devant, tout fin, long comme un grand roseau. L'un après l'autre, nous l'avons empoigné et l'arbre a ployé sous notre poids, adoucissant un peu notre atterrissage mais vraiment très peu...
La piste nous réservait une surprise, piquante... Elle était tapissée de magnifiques, splendides orties vert foncé, des orties dans la force de l'âge, urticants à souhait !
D'abord, des petites piqûres, "même pas mal", et puis la démangeaison est arrivée, s'est déployée sur nos petits corps, dans le dos, derrières les mollets, sur les avants-bras.
Et, en bons stratèges que nous étions, nous sommes allés nous soulager dans le bac à sable des bébés. A plat ventre, à plat dos, nous nous sommes grattés, gommés tant que nous avons pu, jusqu'à ce que cette sensation terrible ait disparu.

De fil en aiguille, alors que ce souvenir se dévide, une évidence m'apparaît. Cette nature indomptée est aussi indomptable : nous revenons toujours dans cette maison, qui est maintenant une belle demeure bourgeoise (!). Mes enfants jouent à la même balançoire et s'inventent peut-être les mêmes histoires.
Et bien, il y a quelques années, Mon Second, alors âgé de quatorze mois, s'approchant d'un peu trop près d'un joli buisson d'herbes exubérantes, est tombé dedans, tête la première. Il en est ressorti en hurlant : c'était un buisson d'orties !

Le bleu du ciel

Ce petit matin, alors que Mon Tout emmène les trois grands à la garderie (pour l'un) et à l'école (pour les deux) et que je les accompagne sur le pas de la porte pour un dernier petit bisou, la fraîcheur automnale m'enveloppe et je lève machinalement les yeux.

Pour ne pas les baisser tout de suite, ni fermer la porte, alors que mon petit monde a déja disparu. Et je les laisse plantés un instant savoureux dans le bleu du ciel. Quel bleu ! Entre la lavande et la véronique. Un bleu parfait, pur, lavé de tout nuage.

Cette vision céleste m'a apaisée et mise en fête. Je me suis répétée, peut-être pour la millième fois depuis les dix dernières années, que vraiment, nous sommes chanceux de vivre dans le sud de la France. J'aime cette sensation de chaleur sur la peau, ce soleil si souvent présent, ce sentiment d'être en vacances le week-end, la proximité de la mer.

Je me dis que mes enfants sont des petits méditerranéens, avec une pointe d'accent, cela m'amuse, moi qui parle "pointu". Ils auront forcément des souvenirs de ce ciel là, des jeux d'eau dans la piscine (ô combien salvatrice en été !), des chasses aux lézards sur les dalles bouillantes et de cette luminosité qui enveloppe le paysage pour le mettre en valeur.

vendredi 19 octobre 2007

Ma juste place

Mes deux petits derniers ont été malades toute la semaine : fièvre, toux, diarrhée, rhume... le tout accompagné d'une multitude de petits caprices, attendrissants le matin et un peu plus fatiguants le soir.

Impossible de mettre Mon Troisième à la garderie, dans cet état. D'ailleurs, le seul endroit où il a bien voulu se nicher, ce fut encore et toujours les bras de Maman, douce Maman, qui a porté et caliné et mouché et essuyé ces petits yeux larmoyants toute la sainte journée.

Tout en cajolant mes petits, je me disais que là, présentement, je me serais bien vue business woman à gérer des dossiers compliqués, déjeuner avec des copines dans des restos bios et branchés, boire quelques cafés en évoquant le divorce Sarkozy-Cécilia... Je m'imaginais en tailleur et parfum bien loin des schlurps de mes bébés.

Et pourtant, pourtant, au fond de moi, bien ancrée, cette conviction que je suis ici à ma juste place. Mes enfants ont pu bénéficier de cette chance précieuse d'être gardés et soignés à la maison, dans la chaleur de leur environnement et les bisous aimants de leur maman. Ce n'est pas grand chose, mais je suis persuadée que cela construit, consolide leur petit être, leur confiance en eux et en la vie, leur capacité à aimer et être aimé...

mardi 16 octobre 2007

SOS Cheveux en détresse

Mon dernier accouchement remonte à dix mois, ce qui commence à faire, n'est-ce pas ?!

Deux, trois mois après avoir donné le jour à mon petit chéri de Petit Quatrième, voyant avec horreur ma chevelure en pleine débacle, j'ai entrepris une cure de petites gélules vertes-shrek recommandée par ma pharmacienne : "c'est idéal pour stopper la chute des cheveux et accélérer leur repousse".
L
e tout contre la modique somme de 30 euros !
Et bien, pour une fois, cette publicité ne s'est pas révêlée mensongère et à la rentrée de septembre, j'ai jeté mon flacon vide avec satisfaction. j'étais prête -ou presque- pour une publicité Head and Shoulders façon Chabal.

Quelle ne fut pas ma consternation lorsque peu de temps après, j'ai constaté que, telle une Petite Poucette des temps nouveaux, je semais à nouveau sur le carrelage blanc de ma maison une kyrielle de cheveux noirs aux reflets roux...

C'est l'invasion ! On en trouve partout !
Dans la cuisine à côté des spaghettis, et même parfois dans le plat de spaghettis (!) ; dans le lit, dans la baignoire (malgré mes efforts pour tout bien laver, évidemment !) ... Ma belle-mère, Mamie Yo, extrêmement soucieuse de propreté, m'a même déclaré avec un dégoût non dissimulé, alors qu'elle était de passage à la maison, avoir trouvé un cheveu dans la couche de Mon Quatrième !

Alors que fait-on lorsque l'on est face à une telle situation, que fait-on, je vous le demande ?!!

On retourne sagement à la pharmacie et on entame une nouvelle cure de trois mois de petites gélules vertes-shrek... et puis surtout, partant du principe que les cheveux, c'est comme les plantes, vivants et sensibles... on décide de les chouchouter plus que de coutume : coiffeur, baume douceur et surtout quelques massages tout à la fois vitalisants et relaxants à négocier avec Mon Tout...

lundi 15 octobre 2007

Rapaces

Hier, dimanche, belle journée ensoleillée.

Nous décidons d'aller voir l'après-midi un spectacle en plein air mettant en scène des rapaces.

Le cadre est magnifique, à ciel ouvert, dans la cour d'un ancien château médiéval.

Les fauconniers, impressionnants avec leur immense gant de cuir épais.

Le spectacle commence: les oiseaux arrivent de toutes parts : aigles royaux, faucons, chouettes, effraies... Certains nous rasent avant d'atterrir.

Leurs ailes sont immenses, leur regard perçant.

J'ai Mon Troisième dans mes bras, qui commence à pleurer.

Et là, la trouille me prend, la panique, la peur panique.
Peur de ses grands oiseaux, qu'ils me foncent dessus, qu'ils blessent mes enfants. Une peur inexpliquée, irraisonnée.

Vaillamment, je lutte. Recroquevillée sur moi-même et mon fils, j'essaie de me concentrer sur les paroles de la personne qui les présente.

Et puis, à un moment, des grands oiseaux arrivent, qui jacassent et sifflent bruyamment. L'un deux vient voler tout près de moi et posent un instant ses griffes sur ma tête. Je crie, il s'en va. C'est le jeu : ils se posent sur la tête d'autres spectateurs, qui s'immobilisent et c'est beau de voir l'oiseau trôner dessus.

Mais pour moi, c'est l'horreur.
La peur ne ma lâche pas, je me mets à pleurer. Dès l'accalmie,je prends Mon Troisième avec moi et je quitte le lieu pour aller me calmer dans le parc.

J'ai regardé la fin du spectacle dans la petite cabane à l'entrée. J'avais une vue parfaite, j'étais loin et protégée. Voilà ce qu'il me fallait pour apprécier.

Tous les autres membres de la famille ont adoré. Ils ont trouvé le spectacle magnifique, impressionnant, instructif.

Et moi, je me suis découvert une peur panique d'une trop grande promiscuité avec les grands oiseaux. Instructif aussi ....

mercredi 10 octobre 2007

Après la pluie, le beau temps

Pluie annoncée pour toute la journée.

Pour un mercredi, c'est une catastrophe, une calamité.

Enfermée dans la maison avec mes quatre chérubins... cela commence toujours dans l'harmonie et la bonne humeur et sans que l'on sache vraiment pourquoi ni à quel moment, les derniers moments sont orageux, houleux, tempétueux, cataclysmeux...

Alors quand ma copine Muriel me demande si elle peut venir prendre le goûter à la maison avec ses deux filles, respectivement âgées de 9 et 6 ans, je tressaille de joie contenue au téléphone pour exploser littéralement le combiné raccroché.

Une fois de plus depuis que le monde est monde, la sérénité apportée par une présence féminine est prouvée. C'est mathématique : mettez 2 filles raisonnablement calmes face à 3 garçons (le dernier compte pour du beurre) résolument toniques... secouez... attendez... et non ! vous n'obtiendrez pas un coktail explosif mais un climat convivial et civilisé.

Entre parties de cartes Pokemon (dont je ne connais toujours pas les règles !), Puissance 4, Mikado, Uno, mes grands m'épatent par leur démonstration de savoir-vivre et leur maîtrise d'eux-mêmes.

Et il a fallu une bonne paire d'heure pour que la tension monte enfin et que les mères respectives les envoient mouiller leurs bottes et crotter leurs jeans dans le jardin.

Finalement, cette journée mal lunée s'est rêvélée tout à fait agréable : pas d'énervément et une discussion sympa et rigolote entre deux copines qui ne s'étaient pas vu depuis les vacances.

Du coup, un rendez-vous le même jour à la même heure a été décidé pour la semaine prochaine.

lundi 8 octobre 2007

De la chatoyance des cheveux

Mon Second est plein d'épis. Chaque matin, ses jolis cheveux acajou s'élèvent joyeusement pour saluer le soleil, pas un dans le même sens et tous unis dans l'indiscipline. Un vrai jardin anglais.

Afin de solutionner cet épineux souci d'as de pique, nous avons collatéralement décidé de snober la tondeuse à cheveux de papa, de faire pousser la chevelure délicate de Mon Second et de la confier à l'Institution.

Mon Second s'est donc rendu ce samedi chez un Coiffeur... Informé de l'enjeu, il a précautionneusement taillé les longues mèches et abouti à une adorable petite coupe bien nette dans la nuque ainsi que sur les côtés et plus allongée sur le dessus.

Ravi, Mon Second a paradé tout le week-end, faisant presque de l'ombre à Mon Premier et sa machoire édentée.

Réveillé de bonne heure et de bonne humeur ce matin, après nous avoir salués, s'être passé avec délice les mains dans les cheveux à plusieurs reprises, notre petit Casanova nous a déclaré avec un sourire satisfait : "Touchez mes cheveux à côté de la lumière, Papa, Maman ; vous verrez, ils sont chatoyants".

Un peu interloqués, nous nous sommes exécutés et nous confirmons : Mon Second a les cheveux chatoyants et ... du vocabulaire !

Victoire

Depuis le temps qu'elle était triturée dans tous les sens, par les mains, par la langue.

Depuis le temps qu'elle était soumise au supplice de la pomme la plus dure de la corbeille, de la croute de pain la plus rassie voire de la pomme de terre crue ...

On avait même envisagé de la ligoter à un fil et de l'arracher brutalement à son nid.

Et bien, ça y est, Victoire, Sonnez trompettes ! Cette si jolie, si douce, si enfantine petite dent de lait, prénommée précisément incisive centrale supérieure, est enfin tombée ... laissant voir un trou béant, à la fois charmant et émouvant que Mon Premier dévoile fièrement à toutes personnes et à toutes occasions.

Etat de grâce

Petite soirée ciné sympa hier avec deux copines, histoire de vider la coupe.

Désir(s), film allemand de Valeska Grisebach, qui se déroule dans une Allemagne humide, grise, taiseuse. Avec de brefs déchirures de ce quotidien humble qui donnent lieu à de très beaux passages. Notamment, celui où Markus, ivre mort danse doucement et intensément. Filmé de très près, il est en état de grâce, sous nos yeux. Magnifique.


Petite discussion après, loin de mes occupations de tous les jours.

Je suis rentrée à la maison, fatiguée (j'avais prévu de me coucher 2 heures plus tôt) mais comme lavée de ma fatigue nerveuse de la journée.

Aujourd'hui, j'ai appliqué mes bonnes résolutions de la veille... et j'apprécie à leur juste valeur ces quelques heures de calme et de tête-à-tête avec moi-même.

dimanche 7 octobre 2007

La coupe est pleine

Une semaine que je n'ai pas écrit...

Je me suis faite quelque peu submergée par ma nichée, l'absence de mon homme en raison du boulot. Une sorte de grande spirale infernale où "non, je n'ai pas le temps de me connecter, je finis d'abord le repassage" ou encore "zut, Mon Quatrième se réveille (une heure plus tôt que d'habitude ! ) et me mange tout mon beau planning élaboré avec délice et par conséquence ma pause canapé-ordinateur ...".

Aujourd'hui, dimanche, je me sens électrique, les nerfs à fleur de peau, supportant avec difficulté l'excitation de Mon Second, le rire forcé de Mon Premier et les caprices de Mon Troisième !

Je suppose que la coupe est pleine et qu'il faut que je les laisse davantage garder : au programme demain : cantine à midi pour les deux grands, garderie du matin pour Mon Troisième et prospection acharnée d'une nounou pour Mon Quatrième.

Même si je ne fais que la moitié de ce que j'ai prévu, cette seule pensée m'apaise.