Un cri. Lançé par un hibou du haut de son vieux chêne ? A moins que ce ne soit une complainte... Celle d'un gentil ménestrel, absorbé d'amour et de musique... La note tient ; elle ne cille pas, lancinante et tonique tout à la fois.
Mes oreilles ne veulent pas entendre. C'est comme cela. Le coeur a beau commander, raisonner, gourmander. C'est comme cela. Closes, les sourdes oreilles.
Bassement, mon corps se fait complice, il implore : c'est bien trop froid, trop nuit dehors, à la frontière de ce lit doux et tiède, longuement tissé de bien-être au creux de Mon Tout et de la couette.
Petit cri ténu et têtu réussit à se frayer un passage, franchissant oreilles et corps endormis, un passage jusqu' à mon coeur. Mon coeur, qui, hélas, en est le prisonnier, le dévoué serviteur pour encore de nombreuses années et peut-être même l'éternité.
Maugréant, frissonnant, les yeux à moitié-fermés, je me lève et je m'en remets à mes pieds, qui, messagers dociles, me guident jusqu'à la poignée d'une porte. Mes doigts actionnent, le pont-levis bascule, mon buste se ploie, mes mains tatônnent, rencontrent, assurent leur prise et la ramènent à l'essentiel, au vital. Contre mon sein, je te serre Petit Homme de dix mois, je te berce contre les entrelacs du sommeil, je te rassénère, t'apaise, te murmure quantités de mots doux sans queue ni tête. Et son contre son, le tien cède et se fait souffle. Tu te rendors, mon aimé et moi avec.
samedi 27 octobre 2007
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2 commentaires:
Comme c'est joliment écrit ! Continue, le style se forme, c'est à n'en pas douter.
Merci beaucoup Lumière pour ce gentil compliment...
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